Publié le 1 déc. 2022 à 7:17Mis à jour le 1 déc. 2022 à 11:39
C'est une première dont la ville phare des Etats-Unis se serait sans doute bien passée. New York est en effet devenue, pour la première fois, première au classement annuel des villes les plus chères du monde , publié ce jeudi par « The Economist ».
La ville est désormais ex aequo avec Singapour, une habituée de la première place de ce classement. Les deux villes détrônent Tel Aviv , coeur culturel et économique d'Israël, qui avait dominé le classement l'an dernier. Paris occupe la neuvième place, devant Copenhague et derrière San Francisco.
Un classement biaisé par l'envolée du dollar
Les bouleversements de ce classement sont largement liés à la crise mondiale et ses répercussions sur les prix et le coût de la vie. « Les prix ont flambé de 8,1 % en moyenne sur un an (en monnaie locale) dans 172 villes majeures autour du monde, la plus forte hausse enregistrée depuis au moins vingt ans », explique l'hebdomadaire britannique dans son rapport 2022 sur le coût de la vie. Ces hausses reflètent notamment l'impact « de la guerre en Ukraine et des restrictions persistantes liées à la pandémie (qui) perturbent les chaînes d'approvisionnement » et touchent en particulier « l'énergie et l'alimentation ».
Ce classement est toutefois biaisé par les effets monétaires : il est réalisé après conversion des prix en dollars. Or, le dollar, traditionnellement une valeur refuge en temps de crise, s'est fortement renforcé ces derniers mois, au point de faire chuter l'euro au plus bas depuis vingt ans : sa hausse se traduit donc par des prix plus faibles hors Etats-Unis. Les villes américaines grimpent donc mécaniquement au classement et trois d'entre elles se retrouvent au Top Ten de ce classement : New York, Los Angeles (quatrième) et San Francisco (huitième).
Moscou et Saint-Pétersbourg en hausse
Moscou et Saint-Pétersbourg, qui ont vu leurs prix s'envoler, bondissent aussi dans ce classement. La capitale russe gagne ainsi 88 crans pour rejoindre la 37e place, sous l'effet des sanctions occidentales et d'un marché de l'énergie dynamique qui soutient le rouble, relève « The Economist ».
Mais la plupart des autres villes européennes régressent au classement car la crise énergétique et l'affaiblissement des économies ont pesé sur l'euro et les monnaies locales. En France, Paris perd ainsi quatre places, à la neuvième position, tandis que Lyon dégringole de 34 places, à la 90e.
Sans surprise, les hausses de prix les plus rapides ont été celles de l'essence (comme en 2021), qui a grimpé de 22 % en monnaie locale dans la foulée des prix du brut. Mais l'envolée de ceux de l'électricité, de l'alimentation et des articles ménagers de base a aussi joué.
En revanche, les prix des loisirs sont restés modérés. Cela « peut refléter une demande plus faible, alors que les consommateurs concentrent leurs dépenses sur les biens essentiels », explique « The Economist », s'appuyant sur une enquête réalisée entre le 16 août et le 16 septembre derniers.
Author: Gloria Willis
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